Une action individuelle de la part de chacun d’entre nous, et pas seulement de ceux qui résident près des récifs, est nécessaire et possible
Partout dans le monde, de nombreuses personnes se penchent déjà sur différents moyens de protéger les récifs de corail. Coral Guardian, par exemple, une organisation à but non-lucratif française, s’attache à coordonner et à soutenir la conservation des coraux. Elle œuvre aux côtés des communautés locales des zones récifales, dont les pêcheurs, pour aider à planter des coraux cultivés. Elle fait appel au soutien de personnes concernées partout dans le monde afin de financer la rémunération des salariés qui interviennent sur les récifs. People for Ocean (ou P4O), un organisme australien, contribue à la préservation des récifs coralliens sur deux terrains. D’une part, en faisant pousser des coraux. D’autre part, en développant et en commercialisant une gamme d’écrans solaires non-toxiques, fabriqués sans ingrédients nocifs aux coraux.
Où que nous vivions, nous pouvons nous rallier à des groupes qui travaillent pour une meilleure efficacité énergétique ou pour une énergie propre capable de lutter contre les effets néfastes du surplus de dioxyde de carbone dans l’air. Il est également possible de rejoindre des organisations en faveur de la réduction de l’usage des plastiques qui finissent à la dérive dans les océans. Pour vous lancer, ou faire un pas de plus, vous pouvez vous adresser à un de ces groupes dans votre ville ou votre région. Présentez-vous et faites part de votre intérêt.
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Nous pouvons tous agir pour réduire nos besoins en énergies fossiles. Cette action est utile dans la mesure où l’émission excessive de dioxyde de carbone est l’un des principaux moteurs de stress corallien. Ce que nous faisons pour atténuer notre besoin en énergie ou remplacer les carburants fossiles par des énergies propres et renouvelables bénéficie aux coraux. De nombreuses organisations, dont des entreprises, groupes locaux, et gouvernements, s’efforcent de faciliter la transition des carburants fossiles aux sources d’énergie vertes. Parmi celles-ci, un groupement de sociétés françaises a élaboré un manifeste énonçant un engagement à limiter les émissions. L’« Accord de Paris » international pour lutter contre le changement climatique a été adopté par presque tous les pays du monde. Certains militants font aussi appel aux voies légales pour pousser leur propre gouvernement à protéger le climat pour les générations futures qui, elles, n’ont pas contribué au problème. Par exemple, un groupe de 21 enfants poursuit actuellement le gouvernement des États-Unis en justice pour tenter d’instiguer le changement en matière de préservation du climat.
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Nous pouvons tous agir pour faire des économies d’énergie, et encourager les autres à en faire de même.
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Si vous ne vivez pas à proximité d’un récif, pourquoi ne pas vous rapprocher d’une association qui milite pour l’efficacité énergétique, comme ClimateXChange ou Women Working for Oceans (W2O) aux États-Unis, ou encore soutenir de nouveaux systèmes énergétiques dans votre ville ou votre région ?
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Quel que soit notre lieu de travail, nous pouvons encourager nos gestionnaires d’immeubles à installer les systèmes d’éclairage, de chauffage et de refroidissement les plus efficaces du point de vue énergétique.
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Nous pouvons appeler nos élus à mettre en place des politiques exigeant une meilleure efficacité énergétique des nouveaux bâtiments ou appareils. Il est aussi possible de demander des agents immobiliers qu’ils partagent les informations relatives à la consommation d’énergie des bâtiments qu’ils louent ou vendent, pour que les acheteurs puissent sélectionner l’option la moins énergivore.
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Nous pouvons remplacer les anciens systèmes énergétiques dépendants du charbon, du pétrole et du gaz par d’autres dispositifs fonctionnant à l’énergie solaire, éolienne ou marémotrice.
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Si vous vivez à proximité d’une zone corallienne, vous pouvez contribuer à protéger les récifs de la pollution qui s’écoule des terres en travaillant avec vos voisins. Encouragez par exemple un usage respectueux des récifs, qui consiste à éviter de marcher sur les coraux, et à éloigner les ancres et les filets de pêche. Travaillez avec des groupes pour la conservation des récifs en préservant les zones protégées où la pêche et les déversements sont interdits, et d’où aucun animal ne peut être retiré du récif.
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De nombreux individus et organismes du monde entier travaillent déjà sans relâche à la protection des récifs de corail.
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Le gouvernement de Belize a pris des mesures pour préserver ses récifs des activités humaines néfastes. Il a interdit toute exploitation pétrolière dans l’ensemble du territoire maritime de Belize et mis en place des mesures en faveur de la protection des forêts de mangrove qui bordent les côtes. Les autorités locales, les états et les gouvernements nationaux peuvent eux aussi agir dans cette direction et les citoyens les encourager à fournir cette protection.
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Women Working for Oceans (W2O), une organisation basée dans le Massachusetts aux États-Unis, aide les populations locales à s’engager pour sauvegarder les zones marines protégées, à comprendre comment défendre les espèces menacées comme les baleines et à empêcher les plastiques de polluer les océans.
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De nombreuses organisations font des demandes de bourses chaque année pour maintenir la santé des récifs coralliens grâce à la recherche et à la conservation. L’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique accorde de telles subventions.
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Force Blue forme des anciens combattants d’élite qui ont participé à des missions en plongée sous-marine à restaurer les récifs coralliens (ou http://www.noaa.gov/stories/operation-coral-rescue-is-under-way).
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Aux quatre coins de la planète, les hommes œuvrent à réduire et éliminer les déchets plastiques.
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Le Earth Policy Institute répertorie les nombreuses initiatives visant à interdire les sacs plastiques dans le monde. Aux États-Unis, l’interdiction des sacs plastiques est de plus en plus courante. Dans l’état du Massachusetts, plus de 80 communautés l’ont adoptée. Ces interdictions revêtent diverses formes mais entendent toutes contribuer à réduire le volume de plastiques dangereux qui finissent dans l’océan.
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Des études démontrent que les politiques peuvent aider à diminuer la quantité de déchets plastiques dans les océans. Une analyse de données consacrée au nombre d’éléments en plastique retrouvés dans les chaluts remontés au large de certains pays européens présente des chiffres relativement stables, mais le nombre de sacs en plastique a diminué dans les années suivant leur interdiction. Les sacs plastiques ne sont pas le seul problème. Si le plastique ne se décompose jamais complètement en milieu naturel, il peut se fracturer en une multitude de morceaux minuscules, appelés micro-plastiques. Ces derniers sont dangereux, notamment pour les espèces qui s’alimentent en filtrant leur nourriture, comme les coraux. Un certain nombre de produits cosmétiques contient des micro-billes en plastique, mais certains pays, y compris le Royaume-Uni et les États-Unis prennent actuellement des mesures pour éliminer ces plastiques des produits à la vente.
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De nombreux pays et états partout dans le monde ont également mis en place l’interdiction des plastiques à usage unique, comme les pailles et les ustensiles, qui sont ingurgités par la faune marine et retrouvés dans les estomacs d’oisons marins, de tortues de mer et de baleines.
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Les personnes qui s’efforcent d’éliminer l’envasement et la pollution par les nutriments peuvent contribuer à atténuer les menaces qui pèsent sur les récifs coralliens et à renforcer leur résilience. Par exemple, les habitants de Culebra à Porto Rico s’attachent à réduire les écoulements de nutriments et de boue vers les zones coralliennes en reboisant les sols nus et en utilisant du gravier plutôt que du bitume dans les parkings. Ces dispositifs ralentissent les flux d’eaux de pluie riches en sédiments et en nutriments des terres aux récifs.
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La recherche scientifique est un outil de compréhension et d’action. Ces dernières années, les aquariums ont mené les efforts de culture des coraux dans des réservoirs. En apprenant à élever des coraux en aquarium, nous pourrions être capables d’accélérer le développement de leur résistance aux maladies, et leur tolérance à la chaleur ou au changement de pH des océans.
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En 2013, l’aquarium anglais Horniman a frayé le chemin en matière de culture des coraux dans des aquariums. Plus récemment, les chercheurs de l’Académie des sciences de Californie ont réussi à provoquer la fraie (la ponte) de coraux en aquarium.
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Il y a peu, une équipe a révélé que la dératisation des îles à proximité des récifs de corail pourrait bénéficier à la santé et à la croissance des récifs et des espèces qu’ils abritent. En effet, les rats mangent les œufs des oiseaux marins. Là où il y a des rats, il y a donc moins d’oiseaux marins. Ces derniers parcourent de longues distances pour trouver leur nourriture avant de revenir dans les environs de leur île, où ils défèquent du guano riche en azote. Cet azote enrichit les sols, et se propage lentement dans l’eau, où il apporte un bienfait aux coraux et aux autres espèces. Cette étude identifie un nouveau moyen de maintenir les récifs coralliens en bonne santé.
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En 2018, un certain nombre de territoires dans le monde comme Hawaï ont décidé d’interdire les écrans solaires qui peuvent nuire aux récifs de corail. La France pourrait bien leur emboiter le pas et bannir bientôt à son tour certaines crèmes solaires.
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