Un partenariat consacré à sensibiliser sur la valeur des récifs coralliens, les menaces qui les frappent, et ce qu’on peut faire pour les sauver
Les systèmes conçus par les hommes dégradent sans le vouloir les récifs de corail, parfois lentement, et parfois radicalement. Dès lors que l’on déverse trop dans la mer, qu’on l’exploite trop ou détériore une partie des récifs, on peut entraîner leur destruction.
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Les matières plastiques, comme les sacs plastiques, peuvent se retrouver dans les océans lorsqu’ils sont accidentellement emportés par le vent ou volontairement rejetés avec des déchets dans la mer. Une fois qu’ils atteignent les récifs, ils peuvent s’accrocher aux coraux et frotter contre leurs tissus mous, infligeant des blessures et des coupures capables de provoquer des maladies. (voir le rapport de recherche : http://science.sciencemag.org/content/359/6374/460) Les coraux peuvent également ingurgiter des micro-plastiques, ce qui peut leur nuire.
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Les polluants issus d’activités humaines se déversent souvent dans les océans avec les pluies. Des particules fines de limon issues de la construction ou des sols cultivés, ainsi que des pesticides et des boues d’épuration peuvent être transportés par les eaux de pluie jusqu’aux récifs et les recouvrir, bloquant les rayons du soleil pour les algues qu’ils abritent. Les nutriments tels que l’azote ou le phosphore, utilisés comme engrais agricoles et dans les détergents, peuvent stimuler la croissance des algues à un rythme plus élevé que celle des coraux. Dans certains cas, les algues poussent jusqu’à les étouffer complètement. On compte parmi les sources de polluants les sédiments en suspensions causés par l’érosion des zones de pâturages, les nitrates venant de l’épandage d’engrais sur les terres cultivées, et les herbicides répandus sur les sols pour diverses raisons. Heureusement, de nombreux individus dont des agriculteurs et des jardiniers s’efforcent de réduire l’usage des polluants qui finissent sur les récifs coralliens.
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S’ajoute à l’effet polluant des plastiques, des pesticides et des nutriments, la surpêche, potentiellement néfaste pour les récifs. Il est essentiel de limiter la pêche à des niveaux que les récifs peuvent supporter. S’emparer des coraux eux-mêmes nuit directement aux zones coralliennes. Dans certaines régions, les hommes utilisent de la dynamite pour étourdir les poissons coralliens, pour pouvoir facilement les pêcher à la main.
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Ce mode de pêche provoque de nombreux impacts négatifs, y compris la destruction de certains coraux. Dans d’autres cas encore, un poison comme le cyanure est injecté dans les zones coralliennes pour assommer les poissons, avec des conséquences déplorables sur de nombreuses espèces.
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Attirés par l’extrême beauté des zones de récifs, de nombreux complexes hôteliers, quais d’accostage pour les bateaux de croisière, maisons et commerces ont été bâtis sur les côtes environnantes. Draguer de chenaux maritimes ou creuser des fondations à proximité des zones coralliennes effrite et retourne les coraux, les laissant endommagés et vulnérables aux maladies. Mouiller l’ancre, marcher sur les coraux ou leur donner des coups de palmes sont autant d’actions nocives perpétrées par les hommes, même ceux qui adorent les coraux.
Les systèmes mondiaux sont aussi problématiques pour les récifs. Le transport, l’agriculture, les bâtiments et le commerce ont tous besoin d’énergie. Cette énergie provient en grande partie de carburants fossiles comme le pétrole, le charbon ou le gaz. Alors qu’ils brûlent pour produire de l’énergie, ils relâchent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, à l’origine de deux sources de stress pour les coraux.
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Premièrement, le dioxyde de carbone se mélange à l’atmosphère, enveloppant la planète d’une sorte de couverture qui renferme la chaleur terrestre. Les océans retiennent environ 90 % de cette chaleur supplémentaire. À mesure que les mers se réchauffent, de plus en plus de coraux baignent dans des eaux à températures trop élevées pour les maintenir en bonne santé. Les coraux expulsent alors une micro-algue (appelée zooxanthelle) de leurs tissus, ce qui leur donne un aspect blanchi ou délavé. Si cette décoloration persiste, les coraux commencent à mourir, car les zooxanthelles fournissent 95 % de l’énergie nécessaire aux coraux.
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Deuxièmement, le dioxyde de carbone est une menace pour les coraux, car sa présence dans les océans en modifie la composition chimique (leur pH). Environ un quart du dioxyde de carbone relâché chaque année dans l’atmosphère par la combustion de charbon, de gaz naturel et de pétrole est absorbé par les océans, provoquant la réduction du pH de l’eau de mer, qui devient plus acide. Du fait de ce changement chimique, les coraux et bien d’autres espèces ont plus de mal à développer leurs structures squelettiques ou leurs coquilles. Comme le dioxyde de carbone mélangé à l’eau produit de l’acide carbonique, cet effet secondaire de la combustion des carburants fossiles a été baptisé l’« acidification des océans ». Bien que les mers ne se soient pas transformées en acide, elles ont beaucoup changé en raison de l’énorme quantité de dioxyde de carbone qu’elles absorbent. Le pH de l’océan a déjà diminué de 8,2 à 8,1, soit une hausse de l’acidité de 30 %. Les scientifiques ont récemment signalé que certains récifs coralliens enregistrent déjà une perte de carbonate de calcium à une vitesse supérieure à celle de la construction de leurs exosquelettes.
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